Alexandre Maral, « La Chapelle Royale de Versailles - Le dernier grand chantier de Louis XIV »

Une somme sur la chapelle royale du château de Versailles

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 17 janvier 2012 - 473 mots

Véritable manifeste religieux conçu par l’architecte Hardouin-Mansart, la chapelle royale du château de Versailles fut le dernier grand chantier porté par Louis XIV.

Achevée en 1710 aux termes de onze années de travaux, cet édifice religieux érigé à la gloire du Roi Très Chrétien, est un chef-d’œuvre artistique où collaborèrent les peintres Antoine Coypel, Charles de La Fosse ou Jean Jouvenet, ainsi que des sculpteurs tels les frères Nicolas et Guillaume Coustou, François-Antoine Vassé, Corneille Van Cleve et Robert Le Lorrain. Déjà commissaire en 2010 de l’exposition « Une chapelle pour le roi » organisée à Versailles, Alexandre Maral, conservateur au Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, livre aujourd’hui aux éditions Arthena les résultats des recherches qu’il a menées sur ce lieu d’exception.

L’ouvrage a pour ambition, selon les propres termes de l’auteur, de « présenter de manière méthodique cet ensemble exceptionnel, qui est resté trop injustement méconnu ». Et de préciser : « Seule la vision des œuvres, la plupart inaccessibles en temps ordinaire, et leur analyse permettent d’étayer ce discours de réhabilitation auquel cet édifice peut légitimement prétendre. » Depuis la publication en 1912 de la monographie, essentiellement descriptive, de Pierre de Nolhac, aucun ouvrage n’avait reproduit le décor peint et sculpté de la chapelle royale. L’album des éditions Arthena vient donc pallier un manque dans la bibliographie, pourtant abondante, des publications consacrées à Versailles. Une campagne photographique exhaustive du lieu a été menée pour en révéler toute la richesse, à l’image du plafond peint par Coypel pour la voûte de la nef ou de l’ensemble des sculptures de la tribune du roi signée Magnier, Coustou et Poirier. Cette somme s’appuie sur de nombreuses sources écrites (comptes, devis, correspondances) et documents architecturaux pour relater la genèse du lieu, les conditions de la création artistique, l’élaboration des décors peints et sculptés ainsi que leurs formes et fonctions. Elle recense le mobilier disparu dans sa grande majorité depuis la Révolution, et consacre son dernier chapitre à la destinée de cet édifice dont « l’état de conservation correspond de loin à la partie du palais la plus authentique », précise Alexandre Maral.

Association pour la diffusion de l’histoire de l’art, sans laquelle les travaux de nombreux chercheurs – conservateurs et universitaires – n’auraient pu voir le jour, les éditions Arthena jouent un rôle essentiel dans le paysage éditorial français. Non sans difficulté financière, la maison publie, grâce au mécénat, trois ouvrages par an, un nombre insuffisant en regard de l’actualité de la recherche. Dans les publications à venir, citons, cette année, la thèse d’Audrey Adamczak sur Robert Nanteuil (1623-1678), portraitiste du Grand Siècle, et, en 2013, un ouvrage de Jean-Pierre Cuzin sur le peintre François-André Vincent (1746-1816).

Alexandre Maral, La Chapelle Royale de Versailles – Le dernier grand chantier de Louis XIV, éditions Arthena, 2011, 392 p., 99 euros, ISBN 978-2-903239-46-6.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°361 du 20 janvier 2012, avec le titre suivant : Alexandre Maral, « La Chapelle Royale de Versailles - Le dernier grand chantier de Louis XIV »

Tous les articles dans Médias

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque